Feuille se reposant

Jean Arp (Strasbourg, Allemagne, 1886 – Bâle, 1966)
Collection : Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)

Un immense volume de bronze, qui pivote tourne et danse sur lui-même en dépit de sa masse imposante, offre l’entièreté de son volume au spectateur. Ses contours souples, le mouvement alternatif de ses vides et de ses pleins invitent à en faire le tour, comme pour susciter, attraper ou fixer le tournoiement d’une feuille dans le vent. Au gré des différents points de vue adoptés, les évocations se multiplient et les images se métamorphosent. Les courbes arrondies dessinent simultanément des formes anthropomorphiques et végétales : une main, un corps, une chorégraphie, un tissu qui virevolte ou un pétale. Avec sa sculpture en ronde-bosse, Hans Arp établit des correspondances entre des mondes hétérogènes. Il ne cherche pas à reproduire des formes existantes, il en créé de nouvelles. Inspirées par la nature et ses forces vitales, les rondeurs sensuelles de Feuille se reposant semblent ainsi résulter d’une puissance intérieure poussant vers l’extérieur.

Artiste reconnu dès la fin des années 1910, Hans Arp cherche à s'affranchir très tôt des formes d’un art considéré comme conventionnel et dépassé. En 1916, il est l’un des créateurs du mouvement dada à Zurich. Plus tard, il se rapproche des surréalistes et adhère au groupe Cercle et Carré, qui prône l’abstraction pure, puis à Abstraction-Création en 1931. Il joue avec les mots, s’amuse avec les formes, réalise collages et assemblages, et écrit des poèmes. De nature complexe et polymorphe, l’œuvre de Hans Arp se place sous les signes conjoints du hasard, de l’humour, de la nature et du décloisonnement des genres.
Notice commandée par P3Art
Rédaction: Séverine Fromaigeat

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