Rivière

Extraits du RIABE, règlement concernant l’intervention artistique sur les bâtiments de l’État :
Art. 1— Pour tous les bâtiments édifiés par l’État de Vaud, un montant proportionnel au coût de construction ou de rénovation proprement dit (le pour-cent culturel) doit être réservé pour une intervention artistique sur le bâtiment.
Art. 2— Une intervention artistique consiste dans l’intégration, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’édifice, d’œuvres, de gestes ou de marquages artistiques qui entrent en interaction avec son architecture, sa fonction, ses utilisateurs et le public en général.
Depuis 1979, Rivière (peinture, arbres gingkos), de l’artiste Isabelle Krieg, est la 75ème intervention artistique dans un bâtiment de l’État de Vaud.

Rivière
L’artiste Isabelle Krieg s’est inspirée de l’implantation du bâtiment et son rapport avec le paysage ainsi que l’espace de sa cour, défini par les façades massives et minérales. Elle a travaillé selon une double référence: celle du méandre d’une rivière bordée de falaises et celle du jardin japonais avec ses paysages stylisés. L’artiste en a fait une synthèse en marquant les surfaces goudronnées par un dessin de lignes qui ondulent et rappellent les traces de râteau dans le gravier des jardins zen. Les îlots de gazon avec quelques ginkgos ainsi que le mobilier urbain ponctuent agréablement la cour. Cette œuvre d’art, dénommée «rivière» par l’artiste, dégage une grande force, perceptible depuis les étages ou simplement en flânant dans la cour. L’œuvre dialogue avec le bâtiment et le complète idéalement.

Isabelle Krieg
La pratique d’Isabelle Krieg a cela de singulier qu’elle tire parti d’éléments du quotidien pour en extrapoler des récits intimes et ad minima. D’objets domestiques ou surgis de l’atelier assemblés avec des branchages en forme de cours d’eau comme dans Curriculum (2004), en titres évoquant un univers personnel doucereusement réinfantilisé (voie lactée, Shaumschauen, maman…), l’usage du ready-made est repris dans son acception la plus sensuelle et poétique.

Frédéric Maufras