Surfaces d’échanges

Extraits du RIABE, règlement concernant l’intervention artistique sur les bâtiments de l’État:
Art. 1— Pour tous les bâtiments édifiés par l’État de Vaud, un montant proportionnel au coût de construction ou de rénovation proprement dit (le pour-cent culturel) doit être réservé pour une intervention artistique sur le bâtiment.
Art. 2— Une intervention artistique consiste dans l’intégration, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’édifice, d’œuvres, de gestes ou de marquages artistiques qui entrent en interaction avec son architecture, sa fonction, ses utilisateurs et le public en général.
Depuis 1979, Surfaces d’échanges, de l’artiste Martin Jakob, est la 140ème intervention artistique dans un bâtiment de l’État de Vaud.

Surfaces d’échanges
«Surfaces d’échanges» se compose d’éléments de mobilier qui prennent place dans la cour du Gymnase de Burier, aux alentours du bâtiment Le Vallon. Ce mobilier permet d’accueillir les étudiant.e.s pendant les pauses et capture, le temps d’un cycle de formation gymnasiale, les traces laissées par les usager.ère.s et par les conditions météorologiques.
La cour — Habitée avant, entre et après les leçons, la cour est principalement un espace social dans lequel les étudiant.e.s se réunissent pour se détendre et échanger. Les expériences communes auxquelles prennent part les étudiant.e.s pendant les pauses font entièrement partie du bagage que la formation gymnasiale peut offrir.
Le mobilier — Des ameublements extérieurs, dispersés en constellations dans l’espace de la cour servent de points de rencontre, de repas, de travail, de détente, d’échange. Des tables, tabourets, tables-hautes et plates-formes, font office de supports aux connexions sociales qui se créent dans le cadre des études. Les plateaux sont réalisés en bois de chêne et les pieds en acier. La partie arrondie des plateaux ainsi que les pieds de chaque élément sont laqués dans une couleur bleu-saphir, profonde et brillante, qui pourrait se référer à des teintes célestes.
Les marques — La surface plane des meubles est, au moment de leur installation, laissée en bois brut, non traitée. Pendant trois ans, le temps d’un cycle de formation au Gymnase de Burier, cette surface est marquée par les usures du quotidien. Les taches de nourriture, frottement d’habits et marques de stylo se superposent avec des interventions délibérées telles que graffitis, dessins, slogans, gravures et autres inscriptions, ainsi qu’avec la corrosion provoquée par les éléments naturels, comme la pluie et le soleil. Au terme de cette période, une couche de résine transparente est coulée sur la surface pour interrompre le processus de dégradation du bois.
Ces territoires circulaires, modelés de manière consciente ou inconsciente, contiendront immuablement la mémoire de moments partagés et marqueront une époque, une génération d’étudiant.e.s qui auront fréquenté le gymnase au moment de la réalisation de l’œuvre.

Martin Jakob
Martin Jakob (1989*) vit et travaille à Neuchâtel. Il a obtenu un bachelor en art visuel à l’école cantonale d’art du Valais en 2012 et un master en art visuel à la Hochschule für Gestaltung und Kunst de Bâle en 2019.
Il développe principalement un travail de sculpture et d’installation directement issu de ses expériences quotidiennes. Il puise dans les matériaux et les situations qu’il a à portée de main. Il cherche à impliquer activement les visiteur·euse·s dans ses installations en proposant des supports, des espaces propices aux interactions sociales et aux échanges.
Expositions personnelles (Display, Berlin; Urgent Paradise, Lausanne; Espace TILT, Renens; GPS, Manoir de la Ville de Martigny; Lokal-int, Biel/Bienne; zwanzigquadratmeter, Berlin). Expositions de groupe (Standard/Deluxe, Lausanne; Museum Langmatt, Baden; Spazio In Situ, Rome; Kunsthaus Langenthal; Passerelle, Centre d’art contemporain, Brest; Centre d’art Neuchâtel; Kunstmuseum Thun; Prix Kiefer Hablitzel, Bâle; Piano Nobile, Genève; Plattform 13, Zürich; Stadtgalerie, Bern).
Parallèlement, Martin Jakob fait partie de l’équipe curatoriale du CAN Centre d’art Neuchâtel et est co-fondateur de l’espace d’art MÂT à Neuchâtel.