Marion Tampon-Lajarriette

"Camera 1, plan 8" opere un deplacement, dans les deux sens du terme. Le deplacement spatial appartenant a un certain lieu et un certain temps est extrait de son contexte d'origine pour etre reintroduit dans un pur decor. Il s'agit maintenant d'un cheminement au-dessus de la surface en mouvement d'un ocean de synthese. Le deplacement reproduit sur cette etendue est celui du champ visuel de la camera dans une scene de La Corde; scene qui redessine elle meme un deplacement qui se serait fait avant la premiere scene d'ouverture du film. On se trouve donc face a l'abstraction a proprement parler de ce mouvement, isole loin de son referant narratif, projete dans un environnement vierge de toute balise qui accueille ses aleas. La bande sonore, melangeant des sons provenant d'un autre espace (bruits de pas, de portes), fragments de dialogues et elans de musique a suspens, nous renvoie elle aussi a une histoire qui a lieu ailleurs, hors de portee de notre regard, dans un autre espace-temps propre a la fiction.