«[…] I am a researcher. I am a cutter. I am a technician. I am a teacher. I am an urban planner. I am a research assistant. I am an assistant librarian. I am an entrepreneur. […]»
La thématique du financement de la culture fait rarement consensus. Autour d'elle se cristallisent en effet les divergences d'opinion sur le rôle social de l'État qui polarisent l'arène politique. Ces dernières années, c'est ainsi entre autres le renforcement du pôle privé du secteur culturel qui a réactivé les débats sur la nature et les conditions des investissements de capitaux dans l'art. On s'inquiète notamment du renforcement du marché spéculatif qui pourrait fragiliser l'économie culturelle. La précarité financière des artistes n'est pas nouvelle et bien connue des différents actrices et acteurs du milieu. L'enquête réalisée à l'occasion de cette édition des Swiss Art Awards - dont l'accent thématique porte précisément sur le soutien et l'encouragement aux artistes - a par exemple révélé qu'une partie substantielle des revenus des artistes en Suisse dépend de jobs alimentaires. Dans de nombreux pays, ces débats ont été récemment investis, sinon suscités, par les artistes eux-mêmes, soucieux de voir relayées leurs revendications et préoccupation face aux difficultés rencontrées par leurs pairs. Les collectifs, pétitions et actions militantes se sont multipliés et contribuent aujourd'hui à politiser la création artistique. Emblème des revendications de ces mouvements syndicaux ou militants, la systématisation de la rémunération des artistes lors d'expositions semble se dessiner comme une potentielle solution à l'insécurité financière des artistes et anime de multiples discussions à l'échelle internationale. En Suisse, le collectif Wages For Wages Against s'est dernièrement saisi de cette question et en a fait son cheval de bataille.