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J'ouvre les yeux après seulement quelques heures de sommeil. Une nuit passée avec mes amis, du maté, à jouer avec le groupe, je donne une représentation théâtrale pendant que le groupe joue, j'improvise. Je me lève d'un bond et je m'habille pour aller chercher quelque chose à man- ger. Sur le chemin du supermarché, je peux trouver n'importe quel objet volé, des appareils électroménagers, des habits, des milliers d'objets pas chers, c'est moi qui fixe le prix. Puis la journée continue, je rentre avec la nourriture et l'objet que j'ai acheté, je l'installe ou je le répare, mes amis m'aident, nous mangeons et nous répétons encore une nouvelle chan son. C'est une belle journée.

Chaque seconde à Piedra Buena implique de décider entre la folie et la raison. Se tromper peut être fatal. Par exemple, si je poursuis quelqu'un qui a volé un ami, je l'attrape, je saisis son arme qu'il utiliserait certainement contre moi, et en un seul instant, je dois bien réfléchir et ne pas lui tirer dessus. Je dois faire justice seulement avec les poings. Je ne veux pas passer le reste de ma vie en prison. Les garçons avec qui j'ai grandi, je les vois 48 heures d'affilée assis sur le trottoir à fumer de la «?pasta base?». Les tentations sont fortes et sombres. La drogue, la violence, la délinquance sont et seront toujours présentes à Piedra Buena, comme la pluie. C'est pour cela qu'il est nécessaire d'avoir toujours le parapluie de la conscience. Vive l'art?!

J'ai passé toute ma vie ici, au rythme du quartier de Piedra Buena. C'est mon monde, les gens qui me reconnaissent et me respectent quand je marche le long des passages, les façades qui tombent en ruine, comme les visages des jeunes qui changent à cause de la drogue et de la violence. J'aime mon quartier, j'en suis fier, je ne partirais pas, pas plus que les autres gens d'ici ne veulent partir, et s'ils le font, c'est pour s'éloigner au maximum de 10 blocs.

Laparkaenpatineta (la mort en skateboard)

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Gian Paolo Minelli