On les imaginait, dans leur atelier ou confortablement installées chez elles, penchées sur leur ouvrage. A coudre et à découdre, à rapiécer une couverture ancestrale consciencieusement décortiquée, à broder sur des napperons de dentelle des formes furieusement suggestives, des motifs franchement sexuels. En écoutant la radio, en se parlant à mi-voix ou en se chuchotant de bien curieuses histoires. Mais Marie-France et Patricia Martin, pour s’approprier des sons, des bruits, des paroles, ont commencé à sortir et à déambuler dans les rues de Bruxelles. Et la ville, elles ne l’ont pas seulement écoutée mais elles l’ont regardée se troubler.