Céline Burnand

Le Photoforum a le plaisir de présenter l’exposition personnelle de Céline Burnand, artiste suisse basée au Caire.

Sa pratique artistique s’inspire de sa formation en arts plastiques aussi bien qu’en anthropologie visuelle et en littérature. Dans une certaine mesure, ses œuvres mettent toutes en scène la reconstitution ou la répétition d’une représentation visuelle existante. Céline Burnand s’intéresse particulièrement à l’utilisation de gestes et de postures récurrents pour identifier des états psychologiques ou émotionnels similaires dans différents contextes socioculturels. Pour elle, ces analogies formelles agissent comme des repères dans l’analyse d’une société en révélant un contenu culturel spécifique.

Sa pratique découle en grande partie d’investigations au sein de son histoire familiale, qu’elle définit comme son propre héritage visuel. Une première influence familiale est celle d’un de ses ancêtres, Eugène Burnand, un peintre naturaliste né en 1850, qu’elle lien en écho théorique à la formule du pathos d’Aby Warburg: autrement dit, la réapparition ou la survie de figures archaïques de l’Antiquité dans des sociétés plus tardives. Ses recherches visuelles s’étendent à différents contextes, en retraçant, par exemple, le serpent dans la cérémonie religieuse de San Domenico dans les Abruzzes ou dans le festival soufi en Égypte, ou en étudiant des notions de guérison telles que le sanatorium ou l’exorcisme.

Le point de départ de l’exposition au Photoforum est l’archive photographique de son arrière-grand-père René Burnand (1882-1960). Écrivain et médecin suisse, spécialiste de la tuberculose et directeur du sanatorium de Leysin, il a répondu à l’appel du roi égyptien Fuad Ier, qui cherchait un candidat pour diriger un hôpital pour les malades de la tuberculeuse. De 1926 à 1929, il dirige la construction et le fonctionnement d’un hôpital à Helwan (au sud du Caire). Ses archives personnelles comprennent deux mémoires et quelque 700 photographies retraçant cet épisode de sa vie.