Elise Gagnebin-de Bons, David Hominal et Yang Jian

Elise Gagnebin-de Bons . David Hominal . Yang Jian

Vernissage le vendredi 10 décembre 2021 à 18h00
Ouverture du 11 décembre au 05 février 2022

Du mardi au samedi de 14h à 18h et sur rendez-vous

Du 25 décembre au 11 janvier uniquement sur rendez-vous

Elise Gagnebin-de Bons,  David Hominal et Yang Jian trois artistes de la même génération que peu de chose rapprochent si ce n'est les hasards des parcours de vie et les rencontres inattendues… Qui les amènent aujourd'hui à exposer ensemble leurs travaux à Circuit du 11 décembre au 05 février 2022.

David Hominal vit à Berlin depuis une dizaine d'années, c'est un peintre au sens le plus classique du terme, un virtuose du geste et de la couleur, qui sait cultiver l'autodérision ainsi que la dérision envers cet art majeur (et trop souvent surévalué !) qu'est la peinture. C'est sans doute avec ses plus grands formats et ses installations de sculptures en carton peint, qu'il exprime le plus clairement sa propension animale à faire corps, voir à danser carrément avec cette matière visqueuse et heureusement pour lui à jamais incontrôlable ! Diplômé de l'ECAL en 2000, membre de Circuit, il a exposé dans de prestigieuses institutions en Suisse et à l'étranger. David a rencontré l'artiste chinois Yang Jian à Amsterdam lors de leur séjour à la Rijksakademie en 2009 et cette exposition est aussi l'occasion de concrétiser l'attention qu'ils portent réciproquement à leurs travaux.

Yang Jian, vit à Nanjing et nous avons été tout de suite séduit par son travail quand David nous a transmis son portefolio. En le découvrant, nous avons vu ressurgir un esprit de l'Arte Povera* incongrument et anachroniquement revenu de là où on ne l'attendait pas ou plus : l'Asie.On a eu aussi envie d'évoquer l'humour ravageur et moqueur d'un Nam June Paik ou plus encore de Wolf Vostell. On le sait depuis un bon moment : la technologie n'a pas d'âme, ce n'est pas un truc propre ni amical ni forcément indispensable non plus, il faut la ridiculiser et la contrecarrer dans sa propension à être de plus en plus utilisée pour nous téléguider! Par ailleurs, quelle idée malicieuse d'employer les dorures et argentures de couvertures de survie pour raviver la mémoire d'une révolution esthétique depuis longtemps périmée, si ce n'est déjà oubliée : le suprématisme* !

Elise Gagnebin-de-Bons est une artiste bien connue de la scène artistique lausannoise où elle réside. Diplômée de l’ECAL la même année que David Hominal, elle développe elle aussi un travail mêlant dessins, collages, éditions, vidéos, sculptures… Sa passion pour les mouvements marginaux, qu’ils soient le fait de militants ou de groupuscules hétéroclites, constitue la trame de son univers plastique. C’est un monde où le noir domine et où les techniques de prises de vue, les jeux de duplication, déplacements, fragmentations, reproductions, transfigurent la banalité voir la désolation qu’inspirent les traces qui rongent le paysage urbain, en phénomènes empreints de mystère et d'étrangeté… Répertorier, enregistrer des gestes vandales, non conformes, pour révéler leur splendide sauvagerie et non pas du tout pour nous séduire gratuitement, mais bien pour nous défier subtilement : où est donc passé notre propre soif de créativité et de rébellion dans ce monde gavé de béton?

Voici donc trois artistes de la même génération mais que peu de chose rapprochent si ce n'est les hasards des parcours de vie et les rencontres inattendues qui les amènent aujourd'hui à exposer ensemble leurs travaux à Circuit.

Chacun à leur façon ils excellent dans l'art du détournement, ils nous agacent avec leur humour corrosif et nous retiennent, éventuellement, de nous bercer complaisamment de trop d'illusions.

On pourrait même leur proposer un slogan pour l'occasion : Soyez jemenfoutistes, communistes ou situationnistes, soyez pirates ou suprématistes comme vous voulez mais surtout, les artistes, les gens et tous les êtres de toute nature…  Soyez libres et vivants !

*Arte Povera :

mouvement artistique italien, qui, au départ de Turin et de Rome, est apparu sur la scène internationale dans les années 1960. 

L’Arte povera s’inscrit dans une histoire artistique dont ses thématiques ont été énoncées par Germano Celant. Les années 60 se situent dans un contexte de développement industriel effréné. Aussi, l’Arte povera se positionne dans une volonté de sobriété à l’instar du Minimalisme américain en réaction au lyrisme pictural de l’expressionnisme abstrait et à la figuration du Pop art. Cette sobriété peut trouver un écho dans une forme de pauvreté dont l’Arte povera en a exploré ses facettes. L’œuvre est réduite à des composants plastiques épurés, sans emphase où l’artiste povériste adopte une démarche à contre-courant de la débauche productiviste. 

Source : Article Arte povera de Wikipédia en français (http://fr.wikipedia.org/wiki/Arte_povera).

*Suprématisme :

Le suprématisme est un mouvement d'art moderne, né en Russie, au début du XXe siècle. Son créateur est Kasimir Malevitch (1878-1935), qui présente en 1915 un premier ensemble de 39 tableaux suprématistes lors de la « Dernière exposition futuriste de tableaux 0.10 (zéro-dix) », tenue à Pétrograd du 19 décembre 1915 au 19 janvier 1916. En fait partie Quadrangle, surtout connu comme Carré noir sur fond blanc, que Malevitch forgera plus tard en œuvre emblème du suprématisme. 

Le suprématisme se développe à partir de 1915 avec Malevitch, mais aussi El Lissitzky, Ivan Kliun, Ivan Puni ou Olga Rozanova, toujours en Russie. Ce mouvement est à rapprocher du constructivisme, apparu peu après et toujours en Russie. 

Source : Article Suprématisme de Wikipédia en français (http://fr.wikipedia.org/wiki/Supr%C3%A9matisme).

Circuit bénéficie du soutien de : Ville de Lausanne, État de Vaud, Loterie Romande et Profiducia Conseils SA

Remerciements : Julien Aubert, Alan Berthet, Elise Gagnebin-de Bons, David Hominal, Yang Jian, Karma International (Zürich) & la famille Yildirim - Marché du Temple (Renens)