Jean-Marie Reynier "Tout l'amour que j'ai pour toi"

Plus de trois ans après son exposition solo « Selfie » dans nos murs, Jean-Marie Reynier nous revient avec « Tout l’amour que j’ai pour toi ». La technique mixte sur bois a cédé la place à l’huile sur toile, une technique que l’artiste et curateur maîtrise depuis 20 ans et qu’il a rarement utilisée pour une exposition de cette envergure.

Entre les deux expositions chez Aarlo u Viggo, une pandémie a changé la face de la planète. Jean- Marie a donc utilisé ce temps pour développer un langage plus intime lié à l’image photographique avec le début de sa série « Penser la peur », qui compte maintenant environ 2 400 images entre Polaroïd, Instax Wide et Mini, ainsi que des films argentiques. Ces pièces ont été exposées au Tessin, à Milan chez nous et publiées à plusieurs reprises dans des revues et portfolios entre l’Italie et New York.

Cependant, dans notre exposition, ces images instantanées se trouvent en petit nombre, sélectionnées et accrochées presque au niveau du sol, soulignant une forme d’intime prière que l’artiste souhaite partager avec le public. Un seul endroit relie les deux niveaux d’accrochage, là où la peinture et l’image photographique s’interrogent intensément sur notre rapport au réel, à la lumière et aux filtres culturels qui ouvrent ou referment les interstices de la lecture.

L’exposition évolue autour des thématiques chères à l’artiste: la mémoire, la surface visible, la perception, la vision comme état des lieux culturel, la négation de la communication directe du sujet. Voilà qu’une exposition classique devient une partition d’expériences des trois dernières années, dont la bienveillance en est le nœud.

L’artiste a tenu à encadrer ses toiles d’une manière particulière, lui-même à partir d’un frêne coupé il y a 20 ans dans la région, en réactivant une méthode ancienne pour la mise en valeur et la conservation des pièces. Cet encadrement est la dernière déclaration d’amour que Jean-Marie souhaite souligner dans cette exposition personnelle, une déclaration d’amour globale qui passe du singulier au pluriel, utilisant l’image comme prétexte pour parler des pensées, de l’amour que l’artiste a pour le médium, l’humain, le vivant, le souvenir et l’image.