Editorial
Editorial
Von «Reisenden und Anti-Nomaden» spricht der slowakische Künstler Roman Ondák in seinem hier abgedruckten Interview. Der Unterschied ist einer der Temperamente, der Lebensalter, aber auch der wirtschaftlichen und politischen Gegebenheiten. Dies geht einem durch den Kopf, wenn man an den roten Sand denkt, mit welchem er den Kölnischen Kunstverein in eine Marslandschaft verwandelt hat, und wenn er erzählt, sie hätten im Osten, mangels realer Reisemöglichkeiten, gerne und ausgiebig über Ufos diskutiert. Reisen ist Antizipation, Imagination und Reflexion, auch wenn sich der Blickwinkel mittlerweile aus diversen Gründen geändert hat. War die gesprenkelte Milchstrasse zu unseren Kinderzeiten noch der Weg zum Mond, wo wir im Sog von Peterchens Mondfahrt einer grauslig-wohligen Menagerie von Kinderängsten begegneten, kommen die heutigen Astronauten mit ganz anderen Eindrücken aus dem nachtschwarzen All zurück. So Claude Nicollier, der das Funkeln und Leuchten unseres bunten Planeten beschreibt, als schillernde Iris im unendlichen Nichts, durch die uns unsere eigenen Gottesvorstellungen entgegenblinzeln. Claudia Jolles
Depuis des mois, le CAN (Centre d'art de Neuchâtel) vivait dans le silence. «Lieu de vie en constante vibration», ainsi que le définissait Marc-Olivier Wahler, en concluant son activité de directeur artistique dans le catalogue publié en 2000, le CAN était pourtant devenu un lieu qui ne cessait, sérieusement, ludiquement, intelligemment, de questionner les pratiques artistiques, le mode de l'exposition, le rôle des artistes ou des commissaires d'exposition. Mais après le départ d'Annemarie Reichen : silence-radio? Les difficultés financières, peut-on imaginer, compliquaient les choses : les activités du CAN ont toujours reposé sur le bénévolat - que l'on ne peut que saluer mais il n'empêche?
Depuis mars 2004, la volonté que ce lieu existe et retrouve sa place sur la scène artistique contemporaine suisse est à nouveau affirmée. Après une première nouvelle exposition consacrée à Natacha Lesueur et une installation de Shahryar Nashat, une deuxième s'annonce : la peinture à même le(s) mur(s) n'épargnera aucune surface construite, du sol au plafond. Les moyens, les techniques, les approches sont multiples et la grotte de 'Lasko', du signe au graffiti, de la peinture au spray et à la mine de plomb, du motif à la composition, avec sa trentaine d'artistes suisses invités, rengorgera de la variété de ces pratiques qui aiment frayer avec la marge voire l'interdit. («Lasko», organisée par Gauthier Huber en collaboration avec l'ESBA, Genève, jusqu'au 31 juillet, www.can.ch) Françoise Ninghetto
Claudia Jolles | |
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